Le Bal d'Irène Némirovski (Fiche de lecture)

Madame Kampf annonce qu'elle va donner un grand bal. Antoinette se remémore alors le passé familial misérable, dans une rue populaire de Paris, jusqu'à ce que son père, Albert Kampf, employé à la Bourse, fasse subitement fortune en 1926 en réalisant une fructueuse opération qui a permis leur déménagement dans un luxueux appartement. Madame Kampf encourage d'ailleurs sa fille à rester discrète sur leur passé et la prévient ensuite qu'elle devra rédiger deux cents invitations pour le bal.

Le soir, Antoinette rejoint exceptionnellement ses parents au salon pour écrire les cartons d'invitation au bal. Les époux discutent du choix des convives et font des allusions indiscrètes et parfois salaces à leur vie privée. Ils comptent recevoir des aristocrates et des hommes d'affaires, bref le plus de beau monde possible. Madame Kampf veut inviter également sa cousine, Mademoiselle Isabelle, le professeur de musique d'Antoinette, pour étaler son luxe. La jeune fille la déteste.

Antoinette insiste pour assister au bal, ne serait-ce qu'un quart d'heure, mais sa mère refuse violemment : " Cette gamine, cette morveuse, venir au bal, voyez-vous ça !... " (p. 31), s'exclame-t-elle ironiquement. Après que le père ait tenté en vain de calmer son épouse, celle-ci envoie sa fille se coucher.

Au milieu de la nuit, Miss Betty essaie de consoler Antoinette qui pleure dans son lit. La jeune fille ne parvient pas à s'endormir et ressasse ses malheurs : la malchance de vivre dans cette famille qu'elle traite de " nouveaux riches, grossiers, incultes... " (p. 34), l'acharnement de sa mère à l'habiller de manière à ce qu'on ne la remarque pas, etc.

En recevant son invitation, Mademoiselle Isabelle est surprise et un peu jalouse de Madame Kampf, mais promet de venir. La leçon de piano commence ensuite. Antoinette détaille la laideur de l'appartement tandis que son professeur la questionne sur les invités du bal. Antoinette demande à quitter le cours cinq minutes plutôt, espérant surprendre Miss Betty (qui doit venir la chercher) et son amoureux. L'Anglaise arrive effectivement au bras d'un jeune homme, qu'elle présente, très gênée, comme son cousin. Miss Betty envoie Antoinette poster les invitations à sa place afin de pouvoir embrasser son compagnon tranquillement. Folle de jalousie à la vue de ce couple amoureux, la jeune fille déchire toutes les enveloppes et les jette dans la Seine.

Le soir du bal arrive. Madame Kampf, très agitée, dirige les préparatifs avec autoritarisme. Elle avertit sa fille et la gouvernante que leurs chambres sont réquisitionnées pour la soirée et qu'elles dormiront dans les pièces de service. Elle rabroue vivement Antoinette, qu'elle juge encombrante, et son mari, trop lent à son gout.

Lorsque tout est prêt, elle se rend dans sa chambre pour se préparer et se désole amèrement devant son miroir en regrettant : " L'argent, les belles toilettes et les belles voitures, à quoi bon tout cela s'il n'y avait pas [...] un beau, un jeune amant ? " (p. 63) Elle termine ensuite sa toilette en se couvrant de nombreux et voyants bijoux.