La Vénus d'Ille de Prosper Mérimée (Fiche de lecture)

Le narrateur passe l'après-midi avec Alphonse, le fils de M. de Peyrehorade, qui lui vante non pas les qualités de sa future femme mais sa dot. Il lui montre la bague qu'il va lui donner : une ancienne bague de la famille qui a été retouchée pour y ajouter des diamants et qui porte une inscription : " Sempr'ab ti ", signifiant " toujours avec toi ".

S'ensuit un diner chez les parents de la future mariée. Le lendemain, le vendredi, a lieu le mariage. Le narrateur continue d'observer la Vénus et tente de la dessiner. Alphonse participe à une partie de jeu de paume. Gêné par sa bague, il l'enlève et la passe au doigt de la statue. Cependant, victorieux, il oublie la bague et, lors du mariage, est contraint d'en utiliser une autre.

Lors du souper, le marié est troublé. Il dit au narrateur : " Vous allez vous moquer de moi Mais je ne sais ce que j'ai je suis ensorcelé ! le diable m'emporte ! " (p. 84) Il n'arrive pas à enlever l'anneau du doigt de la Vénus. Le narrateur envisage d'aller essayer de retirer l'anneau, puis change d'avis. Il va alors se coucher, mais ne parvient pas à dormir. Il entend des allées et venues dans le couloir, puis le silence. Il entend à nouveau des pas, lourds, dans l'escalier. À son réveil, vers 5h, il entend les mêmes pas lourds qui descendent les escaliers.

À la fin de son récit, le narrateur ajoute un post scriptum : un ami lui a écrit pour l'informer que la statue avait été détruite. Après la mort de son mari, Mme de Peyrehorade a fait fondre la Vénus et le bronze ainsi obtenu a été utilisé pour forger une cloche, mais le narrateur ajoute : " il semble qu'un mauvais sort poursuive ceux qui possèdent ce bronze. Depuis que cette cloche sonne à Ille, les vignes ont gelé deux fois. " (p. 96)

M. de Peyrehorade est accueillant. Le narrateur le décrit comme " un antiquaire fort instruit et d'une complaisance à toute épreuve " (p. 48). Antiquaire signifie ici archéologue. Et il ajoute : " [ ] c'était la vivacité même. [ ] Il n'était jamais deux minutes en repos. " (p. 53) Le lecteur, en revanche, sait peu de choses du narrateur, qui ne se présente pas au cours du récit.

Les deux personnages sont cultivés et se passionnent pour l'archéologie. Le narrateur est en visite chez M. de Peyrehorade pour que celui-ci lui fasse visiter des sites archéologiques de sa région. C'est pourquoi ce dernier se plait à converser avec son invité autour de la statue antique qui représente un mystère archéologique pour lequel il a fait quelques hypothèses.