Le Nez de Gogol (Fiche de lecture)

Ne sachant pas quoi faire du nez, Ivan veut le laisser dans un coin en attendant, mais sa femme refuse de garder un nez coupé chez elle. Angoissé à l'idée que les policiers le trouvent en possession de ce nez, il décide de s'en débarrasser. Mais lorsqu'il s'apprête à jeter le nez dans la Neva, un officier de police l'interpelle et l'interroge sur ce qu'il est en train de faire. Le dénouement de l'interrogatoire n'est pas révélé au lecteur.

L'assesseur se réveille et, en se regardant dans un miroir pour enlever un bouton qu'il avait sur le nez, il découvre avec stupeur qu'il n'a plus de nez. Il se rend directement chez le maitre de police. Sur le chemin, il s'arrête dans un café pour contempler son reflet dans une glace et s'assurer qu'il n'a pas été victime d'une hallucination. Il est obligé de se rendre à l'évidence : son nez a bel et bien disparu.

En sortant du café, Kovialov fait l'expérience d'un évènement incroyable : son nez apparait devant lui vêtu d'un bel uniforme. Il devine par son accoutrement qu'il est Conseiller d'État. Intimidé, Kovialov l'aborde, mais ne parvient pas à lui exposer clairement l'objet de sa demande. Agacé, le Conseiller d'État met fin à la conversation et s'éclipse dans un moment d'inattention de Kovialov.

Après avoir pensé dans un premier temps adresser sa plainte à la préfecture de police, Kovialov abandonne ce projet et décide de recourir à la presse. Kovialov raconte son histoire à l'employé du bureau d'annonces, mais ce dernier déclare qu'aucun journal n'acceptera son annonce. Ne se sentant pas pris au sérieux, Kovialov découvre son visage. L'employé lui conseille alors de soumettre son cas à un écrivain. Désespéré, Kovialov quitte le bureau d'annonces et se dirige vers le commissariat de quartier.

Kovialov considère sa situation avec amertume. Dépourvu de nez, il se sent amputé de son honneur et de sa virilité. Il cherche les responsables de la perte de son nez et pense à Mme Podotchine dont il a refusé d'épouser la fille. Il imagine déjà un moyen de la confondre lorsqu'un exempt fait irruption pour lui apporter son nez miraculeusement retrouvé. La joie de Kovialov ne dure que peu de temps ; ce n'est pas tout d'avoir retrouvé son nez, il faut aussi pouvoir le recoller à sa place. N'y parvenant pas, il fait venir un médecin. Mais le médecin ne lui est pas d'un grand secours : il refuse de l'opérer, prétextant que sa situation empirerait s'il remettait son nez à sa place.

Désemparé, Kovialov décide d'écrire à Mme Podotchine qu'il juge responsable de sa mésaventure. Dans sa lettre, il l'avertit que si son nez ne reprend pas sa place habituelle au plus vite, il fera appel à la justice. Dans la lettre qu'elle lui adresse en réponse, Kovialov est bien obligé de constater qu'elle n'a rien à voir avec la perte de son nez.

Tandis que l'histoire du nez de Kovialov passionne les cercles mondains de Saint-Pétersbourg et que courent de multiples rumeurs à son sujet, le nez réapparait un beau jour à sa place d'origine. Kovialov reprend sa vie d'avant et retrouve sa bonne humeur coutumière. Au terme du récit, le narrateur fait part de son scepticisme quant à la véracité et l'intérêt de l'histoire, puis conclut qu'après tout, tout arrive en ce bas-monde.