Le Grand Troupeau de Jean Giono (Fiche de lecture)

Un troupeau de moutons, harassés et sanguinolents, encadrés par deux bergers, s'écoulent de la montagne, tout le jour, sous le regard des habitants. L'absence des hommes, partis au front, pèse dans les foyers et les fermes, où vivent seuls vieillards, femmes et enfants. Au soir, Rose et sa mère recueillent un agnelet perdu.

Dans la ferme des Chauranes vivent le père Jérôme, sa fille Madeleine et sa bru Julia. Joseph, le fils, est mobilisé. Avant de partir, ce dernier a interdit à Madeleine de fréquenter le jeune Olivier. Les bergers font halte aux Gardettes, où vivent Olivier, le papé et Delphine. Le berger Thomas confie le bélier blessé à Papé pour qu'il le soigne.

Joseph s'est endormi en allant chercher de l'eau. Il rejoint Jules, paniqué à l'idée d'être abandonné. L'artilleur agonise et meurt à l'aube. Transi de pitié face à la blessure à la cuisse de Jules, Joseph le serre contre lui et le berce de paroles rassurantes. L'homme meurt dans ses bras.

Madeleine s'apprête à rejoindre Olivier en cachette quand une lettre de Joseph arrive. Albéric, l'homme de la mairie, annonce le décès d'Arthur, le mari de Félicie, mort au combat. La " veillée à corps absent " (p. 80) réunit les gens du plateau, le soir, autour d'une table vide. Madeleine, en larmes, et Olivier, en uniforme, se regardent. Olivier prend congé de l'assemblée ; le Papé l'accompagne à la gare.

Joseph et Olivier subissent l'horreur de la guerre. Le premier est pris sous une pluie d'obus tandis qu'il est en reconnaissance. Plus tard, sa compagnie essuie des tirs sur la passerelle. Blessé d'un trou dans le bras, il se rend au poste de la Croix Rouge. Les médecins, débordés par l'afflux des blessés, pataugent dans le sang et poussent les hommes encore valides, dont Joseph, à traverser le feu et la mitraille pour rejoindre l'hôpital. Ailleurs, Olivier participe à une attaque qui tourne court. Il s'abrite dans un trou avec le caporal, bientôt broyé par une bombe. Lorsque les tirs prennent fin, il trouve le cadavre sans visage de Regotaz.

Depuis trois semaines, on est sans nouvelles de Joseph à la ferme. Julia est en train de faucher le blé, quand la carriole du boucher Gustave s'arrête près d'elle : ils conviennent de tuer la truie malade. Le boucher Gustave impressionne la jeune femme, en dominant l'animal furieux, puis Julia s'amuse à lutter avec lui dans la paille, avant de se relever honteuse. Pendant ce temps, Madeleine se rend aux Gardettes. L'odeur du pain et la tendresse de la mère lui rappellent Olivier. Elle substitue une ceinture rouge lui appartenant.

Olivier est aux Gardettes, en permission. Il renait à la vie. Devenu l'amant de Madeleine, il se nourrit de son corps et de son amour. De son côté, Julia se tue à la tâche. Après avoir vendangé tout le jour, elle rencontre Toine le déserteur, recherché par les gendarmes. Julia ne résiste plus à son désir et trompe Joseph. Chez Félicie, veuve de guerre, un prisonnier, aide aux vendanges et à la ferme.