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L'homme qui plantait des arbres de Jean Giono (Fiche de lecture) |
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lePetitLitteraire.fr
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Fiche de lecture L'homme qui plantait des arbres de Jean Giono. Les arbres sont garants et gardiens de la paix et du bonheur, porteurs de vie et de civilisation. La nature, qui permet « l'épanouissement complet de la vie », contrairement à la guerre, protège l'humanité de ses dérives sauvages et destructrices. L'auteur invite les hommes à développer leurs potentialités créatrices plutôt qu'à mettre en oeuvre leur puissance destructrice.
En 1913, alors que le narrateur randonne dans la région nord des Basses-Alpes, à travers " des landes nues et monotones " et dans un paysage aride et désolé, il rencontre un vieux berger taciturne, du nom d'Elzéard Bouffier, qui lui permet de se désaltérer à sa gourde et de se reposer chez lui, dans une maison de pierre qu'il a rénovée de ses mains. Le narrateur passe la nuit chez son hôte. Intrigué par le travail minutieux du berger, qui trie et prépare des glands avant de se coucher, il l'accompagne le lendemain faire paitre ses brebis, et découvre que depuis trois ans l'homme se consacre à la plantation d'arbres dans le but de redonner vie à cette région déserte, dominée par la mort et la désolation.
L'année suivante, en 1914, le narrateur est mobilisé et part au front. Après la guerre, il décide de retourner dans la solitude des " contrées désertes " des Basses-Alpes pour " respirer un peu d'air pur ". Il constate avec surprise qu'une forêt a poussé sur les hauteurs autrefois vierges de végétation. Il retrouve Elzéard Bouffier en pleine santé, devenu apiculteur, et toujours appliqué à sa tâche de plantation, imperturbable malgré les années de guerre. Après les chênes, ce dernier a planté des hêtres et des bouleaux. Par réaction naturelle, la présence des arbres a ramené l'eau dans les sols, jusqu'au village mort en contrebas.
À partir de 1920, le narrateur rend régulièrement visite au vieil homme, qui poursuit inlassablement son projet, malgré les obstacles. La forêt surgie de nulle part commence à faire parler d'elle. Les autorités administratives la croient naturelle et décident de " la mettre sous la sauvegarde de l'État ". Grâce à un ami capitaine forestier, à qui le narrateur présente Elzéard Bouffier et dévoile la vérité, la forêt et le travail de ce dernier sont protégés des bucherons et de la déforestation.
Le narrateur rencontre le berger pour la dernière fois en 1945. La région s'est entièrement transformée et le narrateur reconnait à peine le lieu de ses anciennes escapades. Des villages se sont reconstruits et des familles se sont installées, notamment dans le village de Vergons qui est méconnaissable. La rudesse du climat et le caractère sauvage des habitants ont laissé place à la douceur de vivre. Désormais, " tout le pays resplendit de santé et d'aisance ". Grâce à Elzéard Bouffier, les quelque dix mille habitants de la région ont trouvé le bonheur. L'homme s'est éteint en 1947 à l'hospice de Banon.
Elzéard Bouffier est " l'homme qui plantait des arbres ", le personnage central de la nouvelle, présenté par Giono comme ayant réellement existé, bien que totalement fictif. Il a 55 ans quand le narrateur le rencontre, en 1913, et 87 ans la dernière fois qu'il le voit, en 1945. Il meurt en 1947 dans un hospice, à l'âge de 89 ans.
Après avoir perdu sa femme et son fils, il s'est retiré dans les montagnes où il est devenu berger. C'est un homme solitaire et paisible, qui " parle peu " mais qui est " sûr de lui et confiant ". Sa maison est humble, son intérieur propre et soigné. Il mène une vie simple et modeste, et offre tout naturellement le gite et le couvert au narrateur, selon les règles élémentaires de l'hospitalité. Outre son travail de berger, le vieil homme s'est donné pour tâche de planter une forêt dans la région, qui est aride et sauvage, ce à quoi il consacre ses journées dans la montagne, méthodiquement et humblement au moyen d'une simple tringle de fer.
Le portrait du berger par le narrateur est placé sous le signe de l'éloge : le registre laudatif domine. L'usage de superlatifs, d'adverbes d'intensité et d'un lexique mélioratif met en valeur les " qualités exceptionnelles " du personnage, qui découlent paradoxalement de sa simplicité : son " action [est] dépouillée de tout égoïsme ", il est d'une " générosité sans exemple ", il fait preuve d'" obstination dans la générosité la plus magnifique ", de " constance dans la grandeur d'âme et d'acharnement dans la générosité ", ou encore il " en sait beaucoup plus que tout le monde ". Le narrateur fait preuve d'un grand étonnement et d'une grande admiration pour l'action d'Élzéard Bouffier, à tel point qu'il la compare à la Création divine. En plus d'utiliser les termes de " création " et d'" oeuvre ", il affirme que le vieil homme est " un athlète de Dieu " et qu'il " a su mener à bien cette oeuvre digne de Dieu. " Son oeuvre est aussi extraordinaire que si elle relevait d'un pouvoir surnaturel : Elzéard a fait " surgir du désert ce pays de Canaan " grâce à de " simples ressources physiques et morales ". Par la seule force de ses mains et de sa persévérance, sans autre aide que sa volonté, il a su s'élever au même niveau que Dieu. L'amplitude de son oeuvre est à peine mesurable ; à partir de la création de la forêt (qui s'étend sur des kilomètres), une réaction naturelle en chaine se produit. L'eau revient, puis la végétation, les cycles naturels et la douceur du climat, des familles s'installent, le lien social renait, des cultures et les fermes voient le jour ; en un mot, le bonheur.
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