La maison Tellier de Guy de Maupassant (Fiche de lecture)

Un soir, les habitués trouvent la maison fermée. Exaspérés, les matelots se battent et les bourgeois se réunissent tristement au bord de la mer. Les querelles latentes qui les animent depuis longtemps éclatent. Revenus en ville, les clients de la maison Tellier finissent par découvrir une pancarte sur la porte : " Fermé pour cause de première communion ".

Madame a emmené ses pensionnaires chez son frère, Joseph Rivet, menuisier, à vingt lieues de Fécamp, pour assister à la communion de sa nièce, dont elle est la marraine. Les jeunes femmes sont ravies car les occasions de sortir de la maison sont rares : " C'était alors des courses folles [...] toute une joie de recluses grisées par le grand air. " (p. 18)

Dans le train, la tenue excentrique des jeunes femmes attire l'attention des autres voyageurs, un couple de paysans effarés et un représentant en jarretières à qui elles dévoilent leurs jambes pour essayer sa marchandise, ce qui provoque une grande agitation. Mais le commerçant devient trop familier avec elles et Madame finit par le rabrouer.

Madame et ses pensionnaires sont accueillies chaleureusement par la famille Rivet. Leur promenade dans le village, l'après-midi, suscite la curiosité et l'admiration des habitants, éblouis par leurs toilettes tape à l'oeil. Le narrateur indique même qu'" [u]ne immense considération rejaillissait sur le menuisier " (p. 32).

Elles s'installent ensuite tant bien que mal dans le logis exigu de Rivet. La nièce de Madame, Constance, une fillette timide, accapare l'attention attendrie des jeunes femmes. Peu habituées à la campagne et à son silence, elles passent une mauvaise nuit. Une d'entre elles, Rosa, prend avec elle dans son lit la petite fille qui pleure parce qu'elle ne dort pas dans la chambre de sa mère ce soir-là.

La cérémonie religieuse émeut beaucoup Rosa, une des prostituées, à qui elle rappelle l'église de son enfance et sa mère. Elle communique alors à toute l'assemblée ses violents sanglots : " Soudain dans l'église, une sorte de folie courut. " (p. 38) À tel point que le prêtre annonce " un sublime miracle " (p. 39) et la venue de l'Esprit-Saint dans la petite église.

Un plantureux repas, servi dans l'atelier du menuisier, suit la cérémonie. Dans tout le village, " des cris sort[ent] des maisons en goguette " (p. 40), mais l'assemblée de monsieur Rivet, encore émue, reste sur la réserve autour de la communiante recueillie. Seul le menuisier est vraiment gai.