Il ne faut jurer de rien de Alfred de Musset (Fiche de lecture)

Van Buck, un négociant, rend visite à son neveu Valentin afin de lui faire comprendre que son comportement dépasse les limites de l'acceptable. En effet, ce dernier vit au-dessus de ses moyens : il passe la majorité de son temps à s'amuser et laisse son oncle payer ses créances. Face à la désinvolture de Valentin, Van Buck s'emporte rapidement. Toutefois, le jeune homme, qui est un orateur d'excellence, a tôt fait de l'amadouer et lui propose de déjeuner avec lui. Son oncle aborde alors le sujet du mariage, que Valentin repousse sans autre forme de procès. Il explique qu'ayant été lui-même l'amant d'une femme mariée, il ne veut jamais se trouver dans la position du cocu. Van Buck, contrarié car il projetait de le marier avec la charmante Mlle de Mantes, proteste autant qu'il peut et finit par le menacer de le déshériter. Valentin lui propose alors un marché : Van Buck se rendra au château de Mantes pour annoncer que son neveu refuse les épousailles tandis que lui-même arrivera de son côté sous un autre nom pour tenter de séduire Mlle de Mantes. S'il arrive à prouver le manque de constance de la jeune femme, il pourra rester garçon.

Cécile de Mantes suit son cours de danse où elle s'entraine à faire la poule pendant que sa mère, la Baronne, tricote en compagnie de l'abbé. Cécile aimerait apprendre la valse, mais sa mère s'y oppose fermement. La valse est une danse indécente, selon elle. La Baronne, obsédée par une de ses pelotes de laine qui a disparu, discute avec l'Abbé jusqu'à ce qu'une voiture arrive. Elle annonce alors à sa fille qu'un parti vient la voir. Malheureusement, Van Buck est seul et lui déclare le refus de son neveu de l'épouser. Au même moment, un bruit sourd interrompt leur conversation ; un domestique annonce alors qu'une voiture s'est renversée et qu'on amène un blessé.

Van Buck discute avec Valentin de son accident, qui n'était qu'un subterfuge pour approcher Mlle de mantes sous une autre identité, et de la suite de son plan. Affolé à l'idée que son neveu outrepasse les règles de bienséance, Van Buck refuse de continuer à se prêter à ce jeu de dupes. Toutefois, Cécile arrive et Valentin force son oncle à se cacher pour qu'il puisse faire la cour à la jeune femme et ainsi prouver ses dires sur l'inconstance du genre humain. Toutefois, Cécile ne semble pas comprendre ce que Valentin attend d'elle et repart demander qu'on lui préparer son déjeuner. Froissé d'être ignoré de la sorte, Valentin refuse le mariage tout net sous le prétexte fallacieux que la jeune femme ne lui plait pas du tout. Van Buck proteste et l'accuse de faire preuve de prétention et d'orgueil mal placé. Cécile revient s'enquérir de la date de son départ et Valentin, toujours vexé, se montre froid en lui annonçant son départ imminent. Il se ravise toutefois et décide de lui écrire une lettre enflammée pour mieux comprendre cette intrigante jeune fille.

La Baronne et l'Abbé jouent aux cartes en devisant sur l'impolitesse des jeunes lorsque Van Buck arrive, catastrophé. Il avoue à la Baronne que le jeune homme qu'elle héberge est son neveu et qu'il a écrit une lettre d'amour plutôt inconvenante à sa fille. La Baronne le rassure : sa fille ne lui cache rien et lui montrera très certainement la lettre. Toutefois, lorsque Cécile arrive, elle s'installe tranquillement à la fenêtre, se gardant bien de montrer la lettre en question. Van Buck remet en doute la sincérité de Cécile. La Baronne appelle alors sa fille, découvre la lettre dans sa poche et la lit. Elle s'offense de la manière dont Valentin la décrit, et ordonne que lui et Van Buck s'en aillent sur le champ. Apprenant que c'est son promis qui lui a adressé cette lettre, Cécile se demande pourquoi Valentin s'est évertué à lui écrire une déclaration d'amour.

Van Buck et Valentin entrent dans une auberge. Ce dernier envoie un garçon porter une nouvelle lettre à Cécile malgré les protestations de son oncle. Ils se disputent. Valentin est outré qu'on les ait chassés comme des malpropres tandis que Van Buck est terrifié par les retombées de cette histoire.

Au château, l'Abbé fait part de ses craintes à la Baronne : il a vu un jeune homme roder et pense qu'il pourrait être un émissaire de Valentin chargé de remettre une missive à Cécile. Mais la Baronne est complètement obsédée par le bal qu'elle organise ce soir-là et est convaincue qu'enfermée au château, sa fille ne risque rien. Alors qu'elle se rend à l'office, Cécile en profite pour duper l'Abbé, feignant de se sentir mal, afin qu'il lui ouvre la porte et qu'elle puisse sortir pour rejoindre Valentin au lieu de rendez-vous convenu dans la missive qu'elle a en effet reçue.

Valentin, accompagné de son oncle, se rend au lieu de rendez-vous fixé avec Cécile. Il a renoncé à se venger et trouve même la réponse de Cécile à son billet plein de coeur et d'esprit. Il demande à son oncle de s'éloigner le temps du rendez-vous. Pendant ce temps, la Baronne et l'Abbé cherchent activement Cécile en se lamentant sur sa disparition. Ils rencontrent Van Buck qui les rassure et propose de les amener au lieu du rendez-vous.