La Farce de Maitre Pathelin de Anonyme (Fiche de lecture)

Au marché, Pathelin reconnait une de ses connaissances devenue marchand de tissus. Il accoste donc le drapier familièrement et le flatte, le comparant à son père en soulignant la générosité de ce dernier. Il le complimente ensuite sur la qualité de ses étoffes, tout en lui faisant miroiter une fortune qu'il ne détient pas pour endormir sa méfiance. Pathelin obtient finalement un crédit et promet au drapier de le payer le soir même si celui-ci accepte son invitation à diner.

Pathelin rentre chez lui triomphant et explique à Guillemette comment il a réussi à se procurer l'étoffe. Sa femme le compare au Renard flattant le Corbeau pour obtenir son fromage. Pathelin lui explique rapidement comment ils vont s'en sortir sans payer un denier : il fera semblant d'être malade, tandis qu'elle assurera au drapier qu'il n'a pu être l'homme qui lui a acheté de l'étoffe, affirmant qu'il est alité depuis des semaines. Celle-ci accepte tout en s'inquiétant du sort de Pathelin si sa ruse ne marche pas.

Lorsque Guillaume, le drapier, se rend chez Pathelin, il est accueilli par Guillemette qui lui demande de parler bas pour ne pas réveiller le malade. Le drapier, qui ne croit pas un mot de ce qu'elle lui raconte, s'insurge et lui réclame son argent jusqu'à ce qu'il voie Pathelin, dans son lit, délirant. Ce dernier va même jusqu'à feindre de le prendre pour le médecin et à lui parler de ses urines et excréments. Finalement, le marchand s'en va, totalement troublé et plus du tout certain d'avoir vendu son étoffe à Maitre Pathelin.

Guillemette affirme alors au marchand que son mari, non seulement est alité et délirant, mais, en plus, est à l'article de la mort : il parle dans toutes les langues sans qu'on le comprenne. Ainsi, Pathelin feint à nouveau de délirer et s'exprime en divers dialectes français de l'époque. Cela achève de convaincre le marchand qui se retire rapidement de peur de voir le pauvre Pathelin rendre l'âme.

Le berger, du nom de Thibaut l'Agnelet, se rend alors chez Maitre Pathelin afin de lui demander d'être son avocat pour le procès. En échange de ses services, il lui promet une somme rondelette. Bien qu'il ne soit pas dupe, Pathelin accepte de le défendre et lui expose son plan : lui-même feindra être venu à la cour par hasard (donc ne pas être son avocat) pour sembler impartial et le berger, de son côté, feindra la simplicité d'esprit en ne répondant aux questions que par des bêlements.

Le drapier et Pathelin sont tous deux surpris de se retrouver nez à nez, mais, si Pathelin garde la tête froide, le drapier, totalement abruti de le voir bien portant alors qu'il le croyait bientôt mort, mélange les deux affaires et excède le juge avec ses explications plus que confuses. Pathelin en profite pour le décrédibiliser davantage aux yeux du juge et se propose de faire la défense et d'interroger le berger. Mais quelle n'est pas leur surprise quand celui-ci ne répond que par " bée ". Le Juge décide alors d'absoudre le berger et de le renvoyer à ses bêtes sous le regard ulcéré du drapier qui tente vainement de confronter Pathelin à sa propre escroquerie, en vain car le Juge, le considérant comme insensé, n'a cure de ses protestations et s'en va.

Le drapier continue pourtant à exiger son dû à Pathelin qui affirme non seulement ne jamais lui avoir pris d'étoffe, mais, en plus, ne pas être le malade qu'il a soi-disant vu dans sa demeure. Le drapier, furieux, décide de s'y rendre afin de prouver que les trois Pathelin qu'il a vus sont bien une seule et même personne.