Le développement durable va-t-il tuer le capitalisme ?

Publié par : Maxima

La crise récente sonne le glas de la « world company », insensible aux particularismes locaux, aux considérations sociales et aux problèmes du monde qui l’entoure… Désormais, les chefs d’entreprise ne peuvent plus considérer les aspirations collectives et la sphère publique comme secondaires ou extérieures à leurs intérêts. « Ils ne doivent pas être les derniers à comprendre les changements du monde ! ». Cette mutation passe par la prise en compte des « parties prenantes » (citoyens, salariés, clients, épargnants) afin + d’intégrer les « coûts sociétaux » dans la définition et le prix des produits, + de susciter une co-régulation constructive des marchés et + de préserver les intérêts et les aspirations à long terme des collectivités humaines. L’« éco-capitalisme » naissant ainsi décrit par Patrick d’Humières est la matrice du modèle économique futur. Prenant le contre-pied de la dénonciation défaitiste de « l’horreur économique », ce modèle durable l’emportera inéluctablement sur le modèle ancien parce que, lentement, la société civile « prend la main » sur la dynamique des marchés.


Consulter un extrait ci-dessous

Le livre a-t-il répondu à la question qu'il se posait ? Oui, mais là n'est pas le plus important. Ce qui compte dans cet ouvrage très remarquable, c'est de saisir à quel point si nous voulons maîtriser le monde de demain, nous devons penser et alors révolutionner le fonctionnement de nos entreprises.


Clin d'oeil de l'Histoire, l'Amérique se tourne vers les enjeux du monde qui vient au moment où Al Gore reçoit le prix Nobel pour sa croisade écologique universelle. Parallèlement, d'autres basculements se sont imposés dans la conscience contemporaine : c'est la relativisation des progrès biologiques à cause des risques qu'ils génèrent, c'est le désir de consommer dans les sociétés développées qui est revisité par des aspirations plus essentielles


Tous les observateurs de la crise du modèle actuel crise de sa pratique aux États-Unis pour l'essentiel font ressortir cette tension criante entre la motivation de jouissance individuelle de la génération aux affaires et la motivation d'utilité collective qui anime les jeunes diplômés, les théoriciens et les militants dans presque tous les pays développés. La légitimité du modèle ancien est en miettes. L'épuisement des ressources naturelles progresse dans les statistiques et dans les consciences. Même la Chine, dont plus de 60 % de l'eau disponible n'est plus potable, se sent des plus concernées par cette échéance dont on peut désormais prévoir l'imminence. Le constat scientifique objectif des bouleversements de l'éco-système fait monter la peur, interpelle la raison, touche tout un chacun au plus profond de son rapport à la vie. Le changement de modèle n'attend plus. Il est dans les têtes. Même si le repu et le miséreux n'en tirent pas les mêmes leçons, nous savons que nous vivons dans " l'illusion économique " et qu'il faut en tirer les enseignements, très vite. Au risque que la crise ne nous y contraigne de force.


Dans ce maelström des repères, The Economist titrait en 2005 : " le mouvement en faveur de la responsabilité sociale des entreprises a gagné la bataille des idées. C'est dommage ". Cet aveu de sincérité de l'un des magazines porte-paroles de la communauté économique dirigeante, en dit long sur son désarroi. En 2009, le Forum de Davos se fait dépasser dans les médias par les échos de la conférence altermondialiste qui se réunit au même moment. Et depuis la chute fatale de la banque Lehman Brothers, c'est le mot " cupidité " qui revient le plus souvent pour expliquer l'un des événements majeurs de la crise financière de 2008, ce qui en dit long sur la perte de leadership du modèle économique libéral.


Aujourd'hui, après la panique survenue sur les bourses mondiales, la communauté économique apparaît sans solution alternative, sans voix pour se défendre, sans morale nouvelle. Elle fait plutôt oeuvre de contrition, n'hésitant pas à condamner à son tour " l'illusion collective du tout marché "1. La démocratie et ses élus ont dû venir à sa rescousse. Dans ces conditions, il est bien délicat pour les entreprises de reprendre le thème de " l'impéritie publique ", popularisé dans les années 80 par la formule de Ronald Reagan : " l'État n'est pas la solution, c'est le problème " ! Une seule chose est sûre : le centre de gravité de la légitimité collective n'est plus dans le système économique privé, il est passé dans le camp de la Société et de la gouvernance publique incarnée dans le sursaut des chefs d'État lors du G20 de Londres, le 2 avril 2009. On attend d'eux désormais qu'ils changent les règles pour que la partie reprenne. Le monde est suspendu à leurs plus récents rendez-vous, à commencer par celui de Copenhague, fin 2009, développement durable oblige.


Personne ne peut dire encore si un " modèle durable " va sortir de cette dislocation de la mécanique du monde ancien qui vient de nous éclater à la figure. Mais on voit bien que ce modèle est en phase d'éclosion, pour de bon, alors même que chacun sait que la transition sera douloureuse et que les solutions ne sont pas encore à portée de main... Partagée entre le regret non avoué d'une période facile et le scepticisme quant à la possibilité d'une régulation supra-nationale des marchés, la planète-business découvre qu'elle doit changer car le modèle ancien est vraiment trop cynique pour être défendable. La guerre des modèles est engagée.



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Informations
Date :

17/05/2011


Langue :

Français


Pages :

225


Consultations :

5389


Note :
Format :

PDF / EPUB


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Résumé

Auteur : Patrick D'Humières


Editeur : Maxima


Parution : janvier-2010

ISBN : 978-2-8188-0004-1

Tags : Ebook, développement durable, capitalisme
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