Chant prénatal : Ebook femme enceinte

En 1983, j'ai rencontré Guy Bourgois, orthophoniste et psychophoniste. Une de ses connaissances cherchait un accompagnateur pour des cours de chant psychophonique. Il m'a donc présentée à Chantal Verdière que j'ai accompagnée dans un cours pour des étudiantes infirmières et aides-soignantes. Notre collaboration s'est ensuite développée à d'autres ateliers de chant dont le chant prénatal.

Mon intérêt pour la psychophonie a été immédiat et j'ai suivi le cursus donné sous forme de stages. Je me suis ainsi formée auprès de Guy Bourgois et de Marie-Louise Aucher. Par la psychophonie, j'ai réalisé qu'il existait une solution pour mes problèmes de voix, plus efficace que les gargarismes qui m'avaient été prescrits. Suite au premier stage avec Guy Bourgois, ma voix a tout de suite gagné en clarté et en étendue. J'en ai ressenti le bénéfice pendant plusieurs semaines. D'ailleurs, alors que j'enchaînais angines et bronchites depuis l'adolescence, suite à ce premier stage je n'en ai plus jamais eu. Cela m'a conforté par rapport aux bienfaits de cette approche.

Le chant prénatal a également été une expérience personnelle : j'ai eu la chance de le découvrir et le pratiquer avant d'avoir mes enfants. C'est pourquoi je dis parfois en plaisantant que j'ai fait du chant pré-prénatal. C'est une grande chance qui m'a été offerte. Lorsque j'ai été enceinte, j'ai pu mettre en application les exercices que je connaissais déjà et j'ai choisi d'accoucher en utilisant les sons pour accompagner les contractions. Cela a été une expérience grandiose et inoubliable. Je l'ai réitérée pour mes trois autres accouchements. Si j'ai toujours utilisé les sons, chaque naissance a été une histoire différente car, même bien préparée, on ne contrôle pas tout ; chaque accouchement est particulier, tout comme chaque enfant. C'est vraiment une caractéristique de la maternité : on se prépare, on se donne des moyens, on prévoit des façons de faire, mais la part d'inconnu reste immense.

La psychophonie est le fruit de la recherche de Marie-Louise Aucher (15 janvier 1909 10 octobre 1994), qui était issue d'une famille au sein de laquelle la musique avait une place importante. Les sept enfants chantaient ou jouaient d'un instrument, et la famille donnait parfois des soirées spectacles en privé.

Mariée en 1928, mère de trois enfants, puis la guerre : les difficultés inhérentes à cette période ne lui permirent pas de développer son projet de travailler sa voix. Revenue à Paris après de multiples déménagements, Marie-Louise Aucher a enfin pu étudier le chant. Elle avait quarante ans. Elle prit des cours puis devint à son tour chanteuse professionnelle. Elle donna également des cours de chant particuliers puis collectifs qui lui permirent de développer sa pédagogie.

Chanteuse attitrée de la chapelle de l'École militaire, elle reprenait régulièrement le même répertoire, accompagnée d'un organiste. Malgré ces nombreuses reprises, elle cherchait à chaque fois à exprimer une émotion sincère. Cette attention à la richesse de l'interprétation lui procurait des sensations. Elle commença à s'interroger sur leur origine. Lorsqu'elle chantait, cela se manifestait par la résonance dans un lieu précis de son corps d'une note déterminée. Elle décida d'approfondir ses recherches qui allaient s'étaler dans le temps. Elle établit progressivement ce qu'elle a nommé " l'échelle des sons " que l'on retrouve détaillée plus loin sous le titre l'échelle des résonances.

Ces résonances sont créées par la voix chantée en alliant le registre des hommes et des femmes. Elles se répartissent sur quatre octaves (quatre gammes successives de do). Elles démarrent au contre-ut pour le point le plus haut de la tête et arrivent quatre octaves plus graves aux pieds.