![]() |
Des Quasars aux trous noirs |
Publié par :
EDP Sciences
|
Quoi qu'on puisse en penser, il existe une véritable Histoire de la recherche, tout aussi fantastique et passionnante que peut l'être l'Histoire traditionnelle. Loin d'être un long fleuve tranquille, et contrairement à ce que l'on croit souvent, la recherche ne se développe pas linéairement, elle hésite, s'enlise souvent dans des voies de garage et retourne parfois même en arrière. L'histoire de chaque discipline est ainsi jalonnée d'avancées et de reculs, d'idées prémonitoires qui ne sont pas prises en compte, ou au contraire de théories erronées discutées à perte de vue, de conclusions justes mais fondées sur des idées fausses et vice-versa, de découvertes inattendues et de controverses passionnées. Pourtant, malgré cette démarche cahoteuse et grâce à des bonds brutaux en avant, la Science finit toujours par progresser sur le long terme. Découverts par hasard au début des années soixante, les quasars sont les astres les plus lumineux et les plus distants de l'Univers. Leur puissance vertigineuse est produite dans une région absolument minuscule. On conçoit donc aisément combien ils ont suscité d'intérêt, tant par les phénomènes extraordinaires qui y sont en jeu, que par leurs distances qui en font des sondes de l'Univers lointain et de son passé. On a mis presque vingt ans à admettre qu'ils tiraient leur puissance de la présence d'un trou noir géant en leur sein, et encore vingt autres années à se convaincre que la plupart des galaxies, et même la Voie lactée, contiennent de tels trous noirs qui sont les cadavres des quasars du passé. L'histoire des quasars permet mieux que toute autre d'illustrer le cheminement erratique de la science. Elle montre comment une discipline finit par se structurer après un demi-siècle d'errance, pour déboucher sur un modèle physique cohérent et sur une nouvelle vision de la structuration de l'Univers et de l'évolution des galaxies.
Je ne le ferai pas pour des sujets compliqués demandant de longs développements et, de façon générale, je simplifierai les discussions théoriques nécessitant des connaissances de physique avancée, mais je renverrai à la fin du livre aux articles originaux cités (Notez que la plupart peuvent être consultés en ligne et extraits à l'adresse suivante
La Science, telle qu'on la présente en général dans les livres et les articles ou dans les émissions de radio et de télévision, est bien lisse, posée sur les certitudes acquises au fil des ans, édulcorée de ses discussions et de ses hésitations. On ne montre que le résultat et non la démarche. Pour le non-scientifique, ou plus exactement pour celui qui n'a pas lui-même goûté à la recherche, la Science donne l'impression d'une chose certes non achevée, mais en constante amélioration, procédant d'une évolution linéaire, allant toujours dans le bon sens, du plus approché au plus exact, du faux au vrai.
Cette image est trompeuse. Car la Science hésite, s'enlise souvent dans des voies de garage et retourne parfois même en arrière. Mais ce qui est admirable c'est que malgré cette démarche cahoteuse et grâce à des bonds brutaux en avant elle finit toujours par progresser sur le long parfois le très long terme.
Ce n'est qu'en raison de la primauté redonnée à l'expérimentation et à l'observation que l'on put refonder la Science. De ce moment, l'Astronomie gagna la partie en moins d'un siècle. La " sphère des fixes " perdit son immuabilité lorsque Tycho Brahe observa la supernova de 1582. Copernic redécouvrit l'héliocentrisme puis, à l'aide des mesures rigoureuses de Tycho Brahe, Kepler posa les bases d'une astronomie mathématique fondée sur les observations des mouvements des astres ; et déjà au début du xviie siècle il abordait le problème de l'infinitude de l'Univers en énonçant le fameux paradoxe d'Olbers. Galilée observant la chute des corps révéla la notion de force et fit une série d'autres découvertes montrant l'unité profonde du monde céleste en même temps que sa diversité insoupçonnée. C'est sur son principe d'inertie que Newton posa les premières pierres de la théorie de la gravitation, unifiant dans une même loi la Terre et les corps célestes.
Puis se développèrent les diverses branches de la science, chimie, biologie, physique, géologie, chacune d'elles donnant bientôt naissance à de nouveaux rameaux. Un siècle plus tard, au début du XIXe siècle, naissait ainsi l'astrophysique, avatar de l'astronomie et de la physique, qui allait changer radicalement notre vision des astres et du cosmos.
Jaillissant comme un arbre de la terre au moment de la Renaissance, la Recherche scientifique car c'est d'elle qu'il s'agit a donc en quatre siècles produit une ramure gigantesque englobant tous les domaines de la connaissance. D'abstrait et ontologique, le savoir est devenu scientifique. Mais cette révision n'a pas été opérée sans déchirement car l'Homme a dû poser sur le monde un regard toujours plus critique par rapport à ses croyances ancestrales, faisant par exemple exploser l'espace et le temps pour devenir de plus en plus petit dans un Univers matériel de plus en plus démesuré et de moins en moins immuable.
Le temps de stagnation d'une discipline est évidemment bien moins long actuellement que dans le passé et l'on ne peut plus imaginer quinze siècles, ni même un seul, sans un progrès scientifique fondamental. À l'inverse cependant, il est faux de croire que la science est en constante accélération, comme la technologie. Ce qui augmente dans la science, c'est le nombre de branches, mais chacune continue à se développer au même rythme. Car pour assimiler une grande découverte il faut un temps aussi long maintenant qu'il y a dix siècles, c'est-à-dire au moins une génération. Croit-on, par exemple, que la relativité ou la mécanique quantique aient pu s'imposer d'emblée, même aux scientifiques, lorsqu'elles ont été énoncées ? Ce sont évidemment des exemples extrêmes, mais nous constaterons dans cet ouvrage que de nombreuses découvertes importantes ont mis environ une trentaine d'années à être acceptées et à devenir indiscutables. Et bien des questions posées il y a une trentaine d'années ou plus, sur lesquelles travaillent assidûment de nombreux chercheurs, n'ont pas encore reçu de réponses.
MCSE permet d'acquérir un minimum de compétences dans la lecture et l'écriture de l'anglais scientifique. Ouvrage...
Ouvrage de référence. Le tome II (Matériaux et Applications) donne une approche phénoménologique très complète du...
Les applications des auxiliaires, des réactifs et des catalyseurs chiraux en synthèse asymétrique. L'ouvrage expose les...
Ce volume correspond au module pratique dédié aux installations de l'industrie et de la recherche concernées par la...
Outil de base dans les domaines des équations aux dérivées partielles et de l'analyse sur les variétés, les opérateurs...
Bones, Les Experts,...beaucoup de séries TV se sont construites sur la résolution d'affaires criminelles. Si vous voulez...
Cet ouvrage collectif propose un ensemble de connaissances fondamentales en biologie animale, des structures moléculaires et...
Livre scientifique de base essentiel pour le chercheur et l'ingénieur, Physique des diélectriques fournit les fondements...
Les exercices corrigés proposés dans ce livre portent sur les thèmes suivants: -les propriétés atomiques et moléculaires...
The history of Physics in Europe is one of brilliance and the sun is still shining, indeed it is getting ever brighter,...
Exercices originaux accompagnés par leurs corrigés, cet ouvrage s'adresse principalement aux étudiants de licence de...
L'auteur a fait sienne cette universelle maxime chinoise : « j'entends et j'oublie (cours oral) je vois et je retiens (étude...
Aucun commentaire pour cette publication |