L'Ombre du vent de Carlos Ruis Zafón (Fiche de lecture)

Abandonné par Clara lors de son seizième anniversaire, Daniel croise à nouveau la silhouette mystérieuse qui veut acheter L'Ombre du vent ; Daniel refuse. Convaincu que l'étranger va s'en prendre à Clara, Daniel se rend chez les Barceló pour la protéger et récupérer l'exemplaire qu'il lui a offert. Il fait par la même occasion la connaissance d'un vagabond, Fermín Romero de Torres. Daniel décide ensuite de cacher le livre dans un endroit sûr, au Cimetière des Livres oubliés. Isaac lui apprend certaines choses sur Carax.

Fermín et Daniel vont au collège de San Gabriel, où Carax a fait ses études, et rencontrent le Père Fernando, un ami de Carax. Ils rendent ensuite visite à Jacinta (la gouvernante de Penélope). Ces deux récits leur permettent de mieux comprendre l'histoire de Penélope et de Carax, mais de nombreuses zones d'ombres subsistent encore. À la sortie de l'asile, Fermín est tabassé par Fumero. Daniel revoit Bea à la villa Aldaya et découvre deux tombes, celles de Penélope et d'un enfant ; il est chassé de la résidence par Laín Coubert.

Nuria, qui travaille chez Cabestany, fait la connaissance de Julián ; il l'invite à loger chez lui lors d'un séjour à Paris et les deux jeunes gens deviennent amants. Nuria tombe amoureuse, mais se rend compte que Julián est toujours amoureux de Penélope, qu'il n'a plus vue depuis 1919. En rentrant à Barcelone, Nuria reprend contact avec Miquel Moliner, qui lui Julián et Penélope étaient frère et soeur sans le savoir. Ricardo Alday s'est interposé, et Carax, ignorant le sort réservé à Penélope (enceinte de Carax, elle est retenue prisonnière par son père ; elle mourra en couches), est parti tout seul à Paris, avec l'aide de Moliner.

Après la mort de Penélope, Ricardo et Jorge sont partis en Argentine, sans succès. Jorge a promis à son père de tuer Carax. Rentré à Barcelone après des années de misère, Jorge rencontre Fumero, qui le prend sous son aile et qui attise sa haine envers Carax ; il s'arrange pour attirer Carax à Barcelone. Julián revient effectivement au début de la guerre civile espagnole ; Nuria et Miquel partent à sa recherche et finissent par le trouver. Miquel se fait passer pour Julián et meurt à sa place. Julián découvre que Penélope est morte et entreprend de bruler tous ses livres ; il est lui-même gravement brulé lors de l'incendie des entrepôts Cabestany. Nuria le recueille et le protège de Fumero. Carax se rétablit peu à peu et trouve refuge dans la demeure Aldaya. Dans sa quête effrénée de ses propres ouvrages, il entend parler de Daniel et commence à suivre ses recherches.

Après la lecture du récit de Nuria, Daniel se précipite chez Bea, mais il apprend que cette dernière a disparu et qu'elle est enceinte de lui. Il se rend à la villa Aldaya, persuadé que Bea y a trouvé refuge. Elle se trouve effectivement là-bas, sous la garde de Julián. Fumero, qui a suivi Daniel, fait irruption dans la demeure et pourchasse Julián. Daniel est blessé en voulant protéger Carax, et celui-ci finit par tuer Fumero.

Héros narrateur du roman, Daniel Sempere est né en 1935 et devient orphelin de sa mère à l'âge de 4 ans ; il est alors élevé par son père, un libraire spécialisé dans les livres rares et précieux. De cet univers empli d'histoires et de mystères, il lui vient l'envie de devenir écrivain (II/43). Daniel aide son père à la librairie et semble aimer son métier. Ces deux caractéristiques montrent qu'il est du côté de la littérature, de la démocratie. Fasciné par Carax, auquel il semble lié d'une manière mystérieuse, Daniel s'interroge sur les raisons de son investissement dans la vie de l'écrivain (V/236).

Adolescent en pleine construction identitaire, Daniel est confronté à des moments de doute et a parfois l'impression de ne pas assumer ses actes. Ainsi, il se sent coupable lorsqu'il va voir Nuria pour la deuxième fois et qu'elle l'accuse d'avoir fait plus de tort que de bien à Julián (V/434-435). Il se sent également lâche de ne pas avoir réagi devant le passage à tabac de Fermín et d'abandonner Bea entre les mains de son père (V/421). Il réussit néanmoins à dépasser cette volonté de se protéger coute que coute lorsqu'il s'interpose entre Fumero et Carax.