La Curée de Zola (Fiche de lecture)

Renée fait part de son ennui à Maxime, le fils de son mari. Il ne comprend pas ses états d'âme : " Partout, aux Tuileries, chez les ministres, chez les simples millionnaires, en bas et en haut, tu règnes en souveraine. Il n'y a pas de plaisir où tu n'aies mis les deux pieds (...) " (p. 25). Renée dépense des fortunes pour ses toilettes, habite un hôtel splendide et ses caprices font loi. Elle désire pourtant autre chose, des jouissances rares et inconnues ; et juge assommant l'écoulement de jours tous identiques :

Lors d'une réception organisée par son mari, Aristide Saccard, la conversation se porte sur le décret d'annexion des banlieues par l'empereur Napoléon III et sur les transformations de Paris qui en découlent (référence aux travaux opérés par Haussmann de 1852 à 1870). Chacun y voit l'occasion de s'enrichir et de se flatter. Maxime s'amuse follement avec sa future épouse Louise. Renée en éprouve des jalousies.

Aristide et sa femme Angèle arrivent à Paris, espérant y faire fortune. Leur fille Clotilde les accompagne, mais Aristide a obtenu de laisser leur fils Maxime au collège de Plassans. Son frère, Eugène, haut placé dans le ministère, lui trouve une place de commissaire voyer adjoint à l'Hôtel de Ville. Il est rapidement promu et augmenté. Aristide devient un employé modèle et domine parfaitement ses instincts de provincial.

Saccard retrouve sa femme au lit, atteinte d'une fluxion de poitrine. Sidonie vient chaque soir lui concocter des tisanes avec tendresse, mais le mal ne fait qu'empirer et la malade est promise à la mort. Alors qu'Angèle n'en est pas encore à son dernier râle, Sidonie propose à Aristide de le marier avec une jeune fille qui s'est compromise et dont la tante est prête à offrir cent mille francs à l'honnête homme qui acceptera d'épouser sa nièce Renée, enceinte de trois mois. Saccard en profite pour se débarrasser de sa fille et la laisse à son frère, Pascal. Le mariage est conclu. Renée fait une fausse couche.

Le premier plan de Saccard tramé avec la dot de sa femme consiste en l'acquisition de d'immeubles qu'il condamne à une expropriation prochaine pour réaliser des bénéfices en obtenant une forte indemnité. Les augmentations de loyer, les faux locataires et le commerce de Mme Sidonie élèvent sa fortune à cinq cent mille francs devant la commission des indemnités. Saccard, désormais détenteur d'un roulement de fonds considérable, se lance à outrance dans la spéculation tandis que sa femme Renée mène une vie emplie de richesses ostentatoires.

Aristide achète les immeubles qu'il sait menacés de destruction par le plan de réaménagement de Paris et emploie ses amis de l'Hôtel de Ville pour obtenir de grosses indemnités : " On taillait la cité à coups de sabre, et il était de toutes les entailles, de toutes les blessures. Il avait des décombres à lui aux quatre coins de la ville ", p. 139. Il se fait actionnaire de toutes les sociétés, entre dans tous les trafics avec fureur, bâtit avec fièvre et empoche les bénéfices dans le plus grand secret.

Maxime égaye Renée par son intarissable savoir en matière de cancans et de scandales. Il sait tout sur toutes et tous et étale les affaires les plus intimes de chacun aux oreilles chastes de sa belle-mère. Il entretient des rapports tout aussi complices avec son père, qu'il rencontre souvent dans l'un ou l'autre salon. Le père et le fils se retrouvent même parfois rivaux, poursuivant les jupes bras dessus bras dessous, unis dans leur camaraderie.