La vie de ma mère ! de Thierry Jonquet (Fiche de lecture)

Quand Clarisse, une des sixièmes " normales ", l'insulte à la cantine, c'en est vraiment trop pour le jeune héros, qui se venge en lui renversant son assiette de saucisse-purée sur la tête. Désormais, c'est chez lui qu'il déjeunera. À la maison, il se retrouve seul avec sa mère, puisque Cédric, son grand frère, part travailler en province et que Nathalie, sa grande soeur, va habiter chez son petit ami portugais.

Un jour, alors qu'il attend le métro sur le quai, il est témoin d'une agression : trois adolescents, âgés de seize ans environ, s'attaquent à une jeune fille afin de lui piquer son sac, tout en l'arrosant d'insultes diverses et nombreuses. Quand les contrôleurs de la RATP arrivent, le narrateur, au lieu de favoriser la protection de la jeune fille, et submergé par son aversion pour ce type d'employés, leur fait un croc-en-jambe. Les voyous peuvent alors se défendre et les rouer de coups, avant de s'enfuir à la suite du héros, qu'ils remercient chaleureusement et matériellement : Djamel, le chef de la bande, lui donne cinquante euros sur ce qu'ils viennent de voler. Une fois rentré à la maison, il apprend une bonne nouvelle : sa mère a enfin trouvé un emploi, un vrai. Elle sera standardiste de nuit dans un hôpital, ce qui laisse hélas le jeune narrateur encore un peu plus livré à lui-même.

À l'école, son avis sur Clarisse a changé, il l'aime bien. Alors qu'une exposition sur les dinosaures à laquelle elle a participé est détruite et mise à sac, et que c'est bien sûr la classe SES qui est accusée en premier, il décide de lui offrir un beau livre sur le même sujet pour lui prouver qu'il n'est responsable de rien. Mais quand les cours sont finis, il n'a rien de mieux à faire que d'aller trainer vers Barbès, où il retrouve Djamel et sa bande, qui lui proposent de faire le guet pendant qu'eux braquent des autoradios dans des parkings.

Le samedi qui suit, il est invité à gouter chez Clarisse. S'il accepte d'y aller, c'est de mauvais coeur, car les autres amis de Clarisse ne viennent pas du même milieu : ils jouent des instruments de musique, mangent de minuscules gâteaux et sont bien habillés. Mais peu importe, puisqu'il est amoureux. À la fin du gouter, la mère de Clarisse, inquiète de la situation familiale du narrateur, le ramène chez lui et parle avec sa mère. Comme elle est professeur, elle propose qu'il vienne travailler avec Clarisse. Après cette visite, le héros va chez M. Hardouin, le voisin d'en face, pour lui parler des sentiments qu'il éprouve à l'égard de la petite fille. Prenant son rôle très à coeur, M. Hardouin lui offre un vieil exemplaire des Yeux d'Elsa (recueil de poésie de Louis Aragon), dont le garçon s'entiche tout de suite. Il recopie quelques vers à l'intention de son aimée.

CRS, le narrateur, Djamel et les autres sont de la partie. Très vite, la situation est hors de contrôle et la violence explose. La confusion qui règne permet alors de s'introduire dans les bijouteries du boulevard, dont les vitres ont été cassées. Les jeunes voleurs s'enfuient ensuite à toute allure, les poches pleines de colliers, de montres, etc.

Il est à nouveau invité chez Clarisse, toujours en compagnie de ses amis qu'il n'aime pas. Quelle n'est pas sa surprise lorsque ceux-ci lui demandent de leur procurer une cassette pornographique, objet qu'ils ne peuvent obtenir par aucun autre moyen. Le héros n'est pas mécontent lorsqu'il découvre qu'ils lui offrent trente euros pour chaque cassette, alors que ce sont les garçons de la bande qui les lui donnent.

Alors qu'il accompagne Djamel et Laurent dans une maison de riches pour un vol, les choses dérapent à nouveau : Laurent ne peut s'empêcher de violer, sous les yeux du jeune garçon, la propriétaire des lieux qu'ils sont venus dépouiller. Malgré le traumatisme de cette scène, une voie s'ouvre à lui : ses progrès scolaires pourraient lui permettre d'être réorienté en CAP, l'informe Mademoiselle Dambre, mais il ne voit pas où est l'intérêt, puisqu'il gagne plus d'argent en aidant Djamel, Laurent, Aziz et Saïd. Cela ne l'empêche pourtant pas d'être vu comme un " lèche-cul " à l'école, notamment parce que Mademoiselle Dambre croit en lui et lui donne sans cesse des livres.