Le développement de la fibre optique en France Avril 2009

Sur la base de ces enseignements, l'ARCEP propose un premier ensemble d'orientations, qui sont soumises à consultation publique. Au vu des résultats de cette période de consultation, un premier cadre pourrait être formalisé dans une décision au début de l'été. Dès à présent, s'engage une seconde phase de travaux sous l'égide de l'ARCEP pour définir, en association étroite avec les collectivités territoriales, les opérateurs et la Caisse des dépôts et consignations, les objectifs et principes qui s'appliqueront aux déploiements en dehors des zones très denses.

Le point-à-point consiste à installer une fibre par foyer entre le logement et un n?ud de répartition optique (NRO) desservant quelques milliers de foyers. Ce choix appelle un investissement initial significatif et peut impliquer des contraintes de déploiement fortes au niveau des NRO, en termes de locaux techniques pour héberger les équipements actifs et de reconstruction du génie civil à proximité.

Le point-à-point offre en contrepartie une gestion simplifiée du réseau. Les débits autorisés par cette technologie sont dès aujourd'hui très élevés et symétriques entre voie remontante et voie descendante, de plus de 100 Mb/s par abonné. Ils présentent un fort potentiel de croissance compte tenu des capacités physiques quasi illimitées de la fibre optique. A l'instar du dégroupage de la paire de cuivre du réseau téléphonique, la topologie point-à-point permet de donner accès au réseau fibre à des tiers sous forme passive au niveau du NRO.

Le PON procède d'un partage des fibres entre foyers desservis, qui peut atteindre un rapport de 1 à 64 en dehors de la partie du réseau la plus proche des abonnés. Le PON permet un investissement progressif, accompagnant la pénétration du très haut débit. L'installation des NRO est plus aisée en PON et ceux-ci peuvent desservir une zone plus large. En revanche, l'optimisation du réseau peut appeler l'installation de nombreux points de flexibilité dans le réseau, dont l'hébergement peut être complexe en pratique et qui sont autant de points de fragilité. La technologie PON offre actuellement un débit de 2,5 Gb/s partagé entre 64 foyers en voie descendante et de 1,25 Gb/s en voire remontante, qui devrait être décuplé dans les années à venir.

Des technologies intermédiaires consistent à rapprocher la fibre de l'abonné tout en réutilisant les réseaux existants sur la partie terminale. Sur le réseau téléphonique, il s'agit de la technologie VDSL. Injecté au niveau du sous-répartiteur, qui est une armoire de rue rassemblant quelques centaines de lignes, le VDSL permet d'atteindre des débits de l'ordre de 30 Mb/s. Lorsque la fibre est déployée jusqu'au pied d'immeuble (FTTB : fibre to the building), ce débit peut atteindre 50 Mb/s. Pour le réseau coaxial, il s'agit des technologies DOCSIS 2.0 et 3.0. Lorsque la fibre remplace le réseau coaxial jusqu'au dernier amplificateur, un débit descendant de 100 Mb/s est partagé sur une poche d'une centaine de foyers. Dans tous les cas, les débits sont asymétriques entre voie remontante et voie descendante.

Les réseaux très haut débit se sont massivement développés en Asie au cours des dernières années, notamment au Japon et en Corée du Sud. Les principales technologies employées sont le PON et le FTTB. Aux Etats-Unis, les déploiements FTTH et VDSL se sont également accélérés sous la pression des offres " triple play " des câblo-opérateurs.

En Europe, les déploiements se sont dans un premier temps concentrés sur les technologies de type VDSL et câble, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique. Les déploiements de réseaux en fibre optique jusqu'aux abonnés, initialement limités à des projets de municipalités, comme à Stockholm, Cologne, Milan ou Amsterdam, commencent à se généraliser sous l'impulsion d'opérateurs d'envergure nationale, notamment en France, en Espagne, en Italie, au Portugal et en Suisse.