L'Innovation au coeur de la reprise

Publié par : Frenchcorp

Si la crise économique a signé la fin d'un certain modèle de croissance, dont l'endettement était le principal moteur, le salut de la croissance devra être trouvé du côté de l'innovation. http://www.institut-entreprise.fr/index.php?id=1328


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Le premier est essentiellement linéaire ou technologic push alors que le second est principalement caractérisé par des interactions très nombreuses et complexes. Ce dernier modèle est donc structuré différemment et fait appel à un grand nombre d'intermédiaires chargés de faire circuler les connaissances et les ressources financières. La France fait ici preuve d'une certaine inadaptation à cette évolution, cherchant à refroidir ce bouillonnement-là où un accompagnement équilibré semble plutôt requis.


Cette inadaptation relative et le décrochage qu'elle implique peuvent être décrits à la lumière de trois critères, le premier étant les ressources humaines. Le capital humain, comme le rappelle Jean-Claude Prager, est une des données économétriques les plus solides concernant l'innovation. Ce capital se caractérise d'abord par le niveau d'ensemble de la formation d'une population active, mais aussi par le niveau atteint à la fois par l'élite et par les moins formés, enfin par le niveau de la formation continue. Sur ce plan, la France est en léger décrochage. En témoigne le système de formation des PME allemandes, plus développé et plus performant que celui des PME françaises. Là où le patron allemand s'entoure volontiers de personnes de formations intellectuelles diverses pour développer son entreprise et s'adapter à son environnement, le dirigeant français d'une PME navigue pour ainsi dire seul. Les diplômés des grandes institutions françaises, à ce titre, se font rares dans les PME où ils ne sont pas toujours bien accueillis.


En ce qui concerne la production de connaissances, la France accuse également un léger retard par rapport à des pays comme l'Allemagne, la Suède, le Japon ou les États-Unis. Le niveau des universités françaises et leur position dans la compétition internationale est un des indicateurs qui en témoignent. Parmi ceux-ci on trouvera également le nombre de publications scientifiques et de brevets. À ces dimensions quantitatives s'ajoute une dimension qualitative, qui, à défaut d'être facilement mesurable, se constate aisément


Pour Jean-Claude Prager, il s'agit là du point le plus inquiétant du décalage français en matière d'innovation. La force entrepreneuriale d'un pays ne se mesure pas seulement par le nombre d'entreprises créées chaque année : il faut s'intéresser de plus près à l'entrepreneuriat choisi qui est un entrepreneuriat d'opportunité, le plus porteur de croissance et où des personnes d'un haut niveau de formation s'engagent dans la création d'une société. De ce point de vue et de façon synthétique, le rapport est de un à deux voire un à trois avec les autres grands pays développés. La Silicon Valley et la région parisienne sont dotés d'un capital humain tout à fait comparable ; mais la différence fondamentale réside dans la capacité à transformer le potentiel émanant de la recherche en richesse économique. L'exemple des start-up technologiques est à ce titre très parlant : chaque année, il se crée aux États-Unis 100 start-up pour 10 000 chercheurs, ce rapport étant dix fois plus faible en France tandis que l'Allemagne se situe à un niveau intermédiaire. Le sujet absolument central du lien entre production de connaissances et création de richesses par le levier entrepreneurial n'a pas été suffisamment pris au sérieux par les pouvoirs publics, autrement que par la création d'une énième structure chargée de la création d'entreprise. Les racines de cette difficulté française sont très profondes et sont liées au contexte global de l'éducation.


En conclusion, Jean-Claude Prager rappelle l'impérieuse nécessité d'une prise de conscience collective, tant par les pouvoirs publics que par les citoyens, de cette évolution des cadres de l'innovation ainsi que du décalage français. On est en France encore très loin de se rendre compte de la multiplication fulgurante des acteurs qui participent au transfert des connaissances, ces acteurs extrêmement dynamiques disposant de modèles économiques nouveaux et commençant à exploiter le potentiel français. Malheureusement, au lieu de favoriser le développement de ces intermédiaires, les réponses à ce décalage sont de type fordiste et donc profondément inadaptées : on multiplie les institutions et les systèmes d'aide conduisant la plupart du temps à un empilement et à des organisations souffrant d'un manque de rationalisation.


Jean-Luc Biacabe, directeur de la prospective à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, profite de la discussion pour soulever un point supplémentaire : l'innovation coûte cher et elle est risquée. Dans ces conditions, deux facteurs vont être décisifs : la concurrence et l'incitation qui lui est associée mais aussi et surtout les perspectives attractives de rendement. Or, sur ce point, le niveau des prélèvements obligatoires en France est particulièrement dissuasif. Pour Jean-Claude Prager, qui poursuit ce constat, il faut ajouter au blocage la trop grande frilosité des banques françaises et le manque de structure de financement comme les fonds de Venture Capital. Cependant ce manque s'explique d'abord par un déficit de demande et donc d'entrepreneuriat et par un déficit d'intermédiaires, intéressés financièrement, capables de courir après les porteurs de projets. On compte environ 10 000 intermédiaires privés dans la Silicon Valley alors qu'il en existe très peu en région parisienne.


Une question de Bénédicte Michon, délégué général d'ASMEP-ETI, sur les entreprises intermédiaires, permet ensuite à Jean-Claude Prager de préciser son propos sur le contraste propre à la France. Les entreprises innovantes sont dans le sillon des grandes et malheureusement y demeurent. Autrement dit, les PME n'ont pas leur autonomie et ne sont pas parvenues à la prendre malgré la multiplication des structures d'aide publique.



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Date :

30/12/2010


Langue :

Français


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12


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5537


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Editeur : L'institut de l'entreprise


Tags : Crise économique, croissance, innovation
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