Modigliani en 1944

Publié par : Whynot

Cours d'économie : Modigliani en 1944. Comme le modèle est dichotomique, la monnaie est neutre et une variation de la masse monétaire est sans effet sur les variables réelles. est nullement de la formulation de la fonction de demande de monnaie : peu importe keynésienne de la préférence pour la liquidité. Autrement dit, la théorie quantitative de Modigliani réécrit le modèle classique en mesurant comme le faisait Keynes divisant les valeurs nominales par le taux de salaire


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Simultanément, Modigliani propose une lecture beaucoup plus attrayante que celle de Hicks des thèses classiques. Dans la formalisation de Hicks, la position des classiques semble étrange. D'un côté, ils paraissent rigidement attachés à l'idée que la demande de monnaie ne dépend pas du taux d'intérêt. De l'autre côté, ils admettent qu'une hausse de la masse monétaire est susceptible d'affecter le niveau de l'emploi. Dès lors, il n'est pas surprenant que, pour interpréter la position de Wicksell, Hicks soit obligé de modifier son interprétation de l'égalité de l'épargne et de l'investissement et d'admettre qu'en plein emploi la courbe IS est horizontale car une augmentation du revenu nominal a, alors, le même effet sur l'épargne et l'investissement puisqu'il se résout dans une variation des prix.


Les positions de Modigliani prêtent cependant à la critique comme il l'admet dans son post script de 1960 et dans son article de 1963. En fait, la question tourne autour des propriétés d'homogénéité des fonctions de demande. Dans l'article de 1944, la position de Modigliani est ambiguë. Reprenant l'écriture de Hicks, il traite la consommation, l'investissement et la demande d'encaisses monétaires nominales comme des fonctions du revenu nominal sans percevoir qu'une variation du revenu réel n'a pas, sur ces variables, le même effet, a priori, qu'une variation des prix. Cependant, il admet que, dans les situations de plein emploi, une variation des prix affecte dans les mêmes proportions le revenu nominal, l'épargne et l'investissement. Pour un niveau donné du revenu réel, la courbe IS est, comme le soutenait Hicks, horizontale. C'est sur cette propriété qu'il s'appuie pour démontrer que les variables réelles du système, y compris le taux d'intérêt, ne dépendent pas de la quantité de monnaie. Il est, cependant, clair, que cette position conduit à une incohérence car si on admet, comme le fait Modigliani, que les fonctions de demande nominales sont, en situation de plein emploi, homogènes de degré 1 dans les prix monétaires, il semble logique d'admettre qu'il en est de même en sous-emploi donc de renoncer à la formulation de Hicks qui conduit à la conclusion trop restrictive selon laquelle l'élasticité de la demande globale de biens vis-à-vis des prix est égale à 1. Si, vraiment, comme l'affirme Modigliani, toutes les fonctions d'offre et de demande réelles sont homogènes de degré zéro dans le niveau général des prix, alors cette propriété doit apparaître dans l'écriture du modèle macroéconomique.


Cependant, Lange avait clairement montré que les fonctions de demande réelles d'offre et de demande de biens sont, dans un modèle où la loi de Say reste vrai, homogènes de degré 0 dans les prix. Modigliani est, cependant, gêné par la proposition incisive. Doit-on en conclure que, dans une économie où la loi de Say cesse d'être vraie, c'est-à-dire dans une économie monétaire, les fonctions d'offre et de demande de marchandises sont néanmoins homogènes de degré 0 dans les prix ? C'est, à vrai dire, sur cette idée qu'il s'appuie pour établir la neutralité de la monnaie.


Cependant, la position de Modigliani est indéfendable et, dans ce débat, c'est Lange qui a raison : une variation proportionnelle de l'ensemble des prix ne laisse inchangée la contrainte budgétaire des agents que s'ils ne détiennent aucun actif nominal : ni monnaie, ni titres. Dans son post script, Modigliani admettra que son raisonnement n'est pas acceptable : quand les crédits et les dettes sont prises en compte, l'homogénéité de degré zéro dans les prix des fonctions de demande individuelles ne découlent plus logiquement de la rationalité des comportements. Mieux, l'homogénéité ne peut pas être introduite comme une hypothèse plausible, ad hoc, de comportement. Cependant, tout ceci montre que la démonstration que propose Modigliani de la neutralité de la monnaie dans une économie où les prix et le taux de salaire monétaire sont parfaitement flexibles n'est pas acceptables sauf à admettre que la monnaie est interne et qu'on peut oublier l'existence d'effets de répartition.


Le modèle de Modigliani est très voisin de celui de Hicks. Deux modifications sont toutefois introduites. La première consiste à oublier la distinction entre les deux secteurs, les biens de consommation et les biens d'investissement.


La distinction de deux secteurs rend plus difficile la solution du modèle sans rien n'y apporter d'essentiel. La seconde modification, évidement cruciale, consiste à introduire le marché du travail et à analyser l'offre de travail. Modigliani oppose alors deux cas : le cas keynésien, où le taux de salaire monétaire est rigide à la baisse, et le cas néo-classique où il est parfaitement flexible. L'argument consiste alors à montrer que le comportement du modèle dépend de l'hypothèse faite sur la flexibilité du taux de salaire plutôt que de la formulation de la demande de monnaie.



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Date :

09/01/2013


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Français


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20


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Tags : Cours, économie, modigliani
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