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Cours déconomie : La monnaie |
Publié par :
Whynot
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Cours d'économie : La monnaie.
En 1810, la dépréciation de la livre sterling et la hausse des prix était telle qu'une commission parlementaire fut constituée pour étudier l'origine du " haut prix du lingot ". Le rapport qu'elle rédigea, le Bullion Report, demandait le retour à la convertibilité. Thornton, qui en était un des auteurs, et Ricardo approuvaient cette conclusion mais leurs analyses différaient sur bien des points.
Thornton mettait en garde contre les effets récessionnistes d'une réduction de la quantité de monnaie. Ricardo n'était guère convaincu de la portée de l'argument car il considérait les salaires monétaires comme flexibles. Ricardo était méfiant vis-à-vis des autorités politiques mais, aussi, vis-à-vis des dirigeants de la Banque d'Angleterre. Il importait, à ses yeux, de limiter leur influence. Thornton pensait, au contraire, que les autorités bancaires devaient disposer d'un pouvoir discrétionnaire qui leur permettrait de prendre les décisions qui leur sembleraient opportunes compte-tenu de l'analyse qu'elles faisaient de la situation.
Thornton s'appuie sur l'analyse du rôle que joue dans la circulation monétaire les billets de la Banque d'Angleterre pour soutenir une conception nouvelle du système bancaire comme une organisation hiérarchisée dont la Banque centrale est le régulateur. Les billets de la Banque d'Angleterre ne circulent guère en province mais, dans les transactions sur la place de Londres, on n'utilise qu'eux. Une réduction, même faible de leur quantité, empêche de mener à leur fin les transactions interbancaires et perturbe le commerce et l'industrie dans tout le pays. La Banque d'Angleterre doit assurer la liquidité du système en jouant vis-à-vis des autres banques le rôle de prêteur en dernier ressort pour reprendre l'expression qu'avait forgée Sir Francis Baring.
Les principes sur lesquels s'appuie sa politique sont différents de ceux qui guident les autres banques. Les banques provinciales fournissent habituellement aux marchands les billets dont ils ont besoin pour remplir ponctuellement leurs engagements. Si leurs réserves diminuent, elles cherchent à les reconstituer en faisant réescompter les effets qu'elles détiennent et en limitant le montant de leurs prêts. Une telle stratégie est adéquate parce que l'effet sur l'économie anglaise de la contraction de la quantité de billets émis par une banque provinciale est faible. Mais elle n'est pas adaptée au rôle que joue la Banque d'Angleterre. Dans les périodes de crise, il faut, pour limiter les risques d'une défaillance générale, que la Banque d'Angleterre étende ses escomptes. Cela ne signifie pas que la Banque d'Angleterre doit aider toute banque provinciale qui a recours à elle : en agissant ainsi elle encouragerait l'imprudence. Elle doit rester à mi-chemin en apportant son aide aux autres établissements. Son soutien ne doit être ni généreux ni prompt quand il peut éviter à ceux qui ont mal conduit leurs affaires les conséquences naturelles de leurs actes, il ne doit pas être lent et insuffisant quand l'intérêt général est en cause.
Smith suggérait que les banques doivent, quand elles accordent des prêts, escompter seulement des effets réels qui sont la contrepartie d'une opération commerciale. Si elles respectent cette règle, il ne peut y avoir d'émission excessive de monnaie car les billets émis font retour à la banque quand les effets arrivent à échéance. La quantité de billets ne peut devenir excessive que s'ils sont émis lors de l'escompte d'effets fictifs qui n'ont pour contrepartie aucune transaction commerciale effective : si la créance n'est pas remboursée, la quantité de monnaie augmentera. Pour Thornton, ce raisonnement n'a pas de sens car, même si l'effet est émis lors de la vente d'une marchandise, ce bien n'est pas un collatéral que le créancier peut faire saisir si son débiteur fait défaut. Supposons que A vende à B une marchandise en lui accordant un crédit de six mois et qu'en contrepartie il tire sur lui un effet qui viendra à échéance dans six mois. Il se peut que B, un mois plus tard, revende la marchandise à C et tire sur lui un effet. Il se peut que C fasse de même.
Thornton analyse les phénomènes monétaires à partir d'idées qui sont plus proches de Hume que de Smith : une augmentation de la quantité de monnaie accroît les prix mais aussi le produit, elle provoque des sorties de métaux précieux qui ont tendance à rétablir l'équilibre. Il soutient que les autorités monétaires doivent détenir un pouvoir discrétionnaire car le même phénomène par exemple une diminution des réserves de la Banque d'Angleterre peut être l'effet de causes multiples.
Quand la Banque d'Angleterre émet des billets, elle prête et les personnes qui bénéficient de ces prêts disposent d'un capital supplémentaire. Ils l'utilisent pour développer leurs affaires, pour acheter des marchandises, pour embaucher des travailleurs. L'accroissement de la demande de travail et de marchandise augmente leur prix et stimule l'activité. Quand la quantité de papier augmente entraînant la hausse des prix, les spéculations commerciales apparaissent plus profitables que de coutume. Le commerçant qui vend les marchandises qu'il a achetées trois mois auparavant réalise un gain supplémentaire si l'émission de billets en a accru le prix. La réussite de ses spéculations le pousse à les étendre.
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