Favoriser la biodiversité sur sa commune 2ème partie

Une fois le terrain choisi, délimitez le contour de votre mare à l'aide de cordelettes et de piquets. Pour avoir un maximum de biodiversité, oubliez les formes géométriques. Plus votre mare comptera de formes différentes sur les berges, plus vous créerez de micro habitats différents. Si possible, faites un îlot. Dès que le trou est creusé, déposez une couche de sable recouverte d'une feutrine " géotextile ". Pour l'imperméa- bilisation, disposez une bâche caoutchouc EPDM de 1,4 mm d'épaisseur. Eviter les bâches en PVC qui peuvent polluer l'eau de la mare. Après la mise en eau, décorez les rives avec des plantes indigènes en évitant les espèces rares et protégées.

Sachez qu'il est interdit de barrer ou de détourner un ruis- seau pour alimenter votre mare. En général l'eau de pluie est suffisante.

Préserver et étendre les prairies fleuries

La prairie fleurie est un milieu d'une très grande richesse botanique, maintenu artificiellement par le fauchage.

Dans certaines prairies gérées extensivement on peut dénombrer une centaine d'espèces différentes sur quelques milliers de m2. Ce sont aussi des habitats riches en faune (insectes, reptiles, batraciens oiseaux et petits mammifères).

Pour passer d'une pelouse à une prairie fleurie, c'est assez simple :après avoir égalisé la hauteur de l'herbe à 7-8 cm sur l'ensemble de la surface il suffit de laisser pousser !

Pour l'entretien, bannissez pesticides et engrais chimiques. Seules deux ou trois fauches par an sont nécessaires : une en fin de printemps et une à deux en fin d'été ou d'automne. On retirera l'herbe à chaque fois.

Pour réaliser une prairie fleurie en renaturation ou sur un terrain où la recolonisation naturelle semble difficile (lieux rudéraux)

Lâ??ensemencement avec des espèces sauvages et frugales accélérera son implantation.

Il est d'abord nécessaire d'identifier le type de sol que vous avez (texture, phosphore, calcaire...).En toute connaissance de cause, le semencier pourra vous proposer un liste d'espèces sauvages locales adaptées, ainsi que la densité.

Il n'est pas souhaitable de fertiliser ou d'apporter de la terre végétale. Cela facilitera l'installation ultérieure des plantes adaptées aux caractéristiques du substrat local.

Compter quatre à cinq années avant que la prairie ne soit bien installée.

Dans le cadre du PLU, vous pouvez élaborer un " cahier de recommandations environnementales " : incitation à végétaliser les parcelles, les murs, les terrasses, les toitures, mais aussi plus globalement à réaliser les constructions en recherchant une haute qualité environnementale (HQE) du bâti.

Interdire ou limiter l'importation et l'exportation de terre et remblais.

Interdire les haies de" béton vert " à base de thuyas, lauriers...

Limiter les clôtures pour favoriser les corridors biologiques et les passages de faune.

Une plaquette a été éditée par le conseil général de l'Isère pour vous aider dans cette démarche. Pour vous procurer la plaquette " Comment prendre en compte l'environnement dans l'élaboration du Plan local d'urbanisme ", contactez directement le service environnement au 04 76 00 33 31.

Je suis convaincu que la nature dans les espaces protégés ne suffit plus. Pendant trop longtemps, on a opposé nature et urbain, espace sauvage et

espace réglementé. Aujourd'hui, des experts estiment que 60% des écosystèmes de notre planète sont dégradés...

Il y a deux ans, notre association lançait une opération de sensibilisation sur la flore des bords des routes à l'échelle du département. L'évolution rapide et radicale, après formation et explications, des agents de l'état m'a renforcé dans mon idée qu'il était possible de changer les choses et que le public était prêt pour ce changement.

Il est merveilleux de voir que l'homme qui " ratiboisait " les talus à coup de désherbants et d'épareuse, lève aujourd'hui le bras de sa machine pour laisser pousser l'Orchis Bouc ou l'Ophrys Abeille. Merveilleux d'avoir dix agents d'entretien qui vous accompagnent pour voir les orchidées sur les talus et qui découvrent le spectacle comme des enfants.

Notre rôle d'association de protection de la nature, n'est plus seulement un rôle d'alerte ou de " poil à gratter ". Nous nous devons d'accompagner les communes pour que nature et urbain se réconcilient.

Dans ce changement, la volonté politique est primordiale. En s'appuyant sur un relais technique motivé et formé, les élus peuvent mettre concrètement en pratique les principes du développement durable.

Il ne faut pas hésiter à solliciter les naturalistes de votre commune. Spécialisés en faune ou en flore, ce sont des personnes passionnées qui, pour peu que vous les écoutiez, sauront aussi vous écouter et partager.

En collaborant, nous pouvons mettre en place des programmes cohérents de gestion des espaces communaux qui n'oublient pas la biodiversité et lui donnent toute sa place.