Le fauchage des bords des routes

Les broyeurs à axes verticaux, animant des disques à couteaux (lamier à couteaux) qui couchent l'herbe

Les broyeurs à rotor horizontal portant des fléaux (épareuse ou gyrobroyeur) qui déchiquètent l'herbe.

Influence du matériel utilisé

Il existe deux méthodes de fauchages :

la première consiste à broyer les herbes laissées en place : cette technique entretien la richesse du sol en éléments nutritifs. L'enrichissement du sol par les résidus de fauche favorise les espèces à croissance rapide comme les graminées ou les orties aux dépens des plantes à fleurs. Par ailleurs, lorsque l'herbe est fauchée et reste en tas, la végétation étouffe. Il se crée des trouées où germeront rapidement des plantes non désirées.

l'autre consiste à faucher l'herbe qui sera ensuite évacuée : cette technique réduit la fertilité du sol et favorise une plus grande diversité biologique. Pour ce faire, on utilise des lamiers à couteaux ou des barres de coupe. L'herbe fauchée reste en place une dizaine de jours avant d'être ramassée. Cela permet aux graines de se disperser sur le terrain et de réduire le poids et le volume de matière végétale. Cette technique est plus coûteuse car elle nécessite plusieurs opérations : fauchage, andainage, ramassage, transport. Il existe des machines qui font toutes ces opérations en une seule fois. Il s'agit de faucheuses à couteaux auxquelles est associé un système d'aspiration des herbes coupées.

Influence de la hauteur de coupe

Si le type de matériel ne semble pas avoir d'influence sur la biodiversité, en revanche la hauteur de coupe est importante. Une hauteur de coupe trop basse (<10 cm) :

favorise les plantes annuelles au détriment des vivaces.

provoque la mise à nu du sol, pouvant entraîner la prolifération de plantes non désirées ou néfastes pour la santé comme l'ambroisie.

provoque l'usure des fléaux des épareuses.

peut détruire les rosettes de feuilles comme les orchidées.

Une fréquence de coupe trop élevée empêche bon nombre d'espèces de fleurir, fructifier, disséminer leurs graines et germer. Cela favorise les plantes à stolons ou les plantes à croissance rapide souvent indésirables comme les chardons.

Une fréquence de 2 coupes par an favorise la diversité des espèces végétales.

A contrario, l'absence de fauchage fait évoluer les talus vers une friche à hautes herbes puis vers des broussailles, faisant diminuer fortement le nombre d'espèces animales et végétales présentes.

Les bords des routes coupés début mai et en août ont généralement une faune et une flore plus riche. La coupe de mai est suffisamment précoce pour permettre aux plantes à fleur de se reconstituer et de fleurir plus tard dans l'été.

Il permet une gestion différenciée des accotements, fossés et talus routiers.

Première étape : Classification des zones On doit d'abord distinguer les :

Zones de fauchage intensif : bande de sécurité, zone d'installation du mobilier urbain et routier, carrefours, virages... En règle générale, les sites ayant des impératifs de sécurité routière. Cette zone recouvre parfois la totalité du bord de la route lorsque celui-ci ne fait pas plus d'un mètre.

Zones de fauchage extensif : au-delà d'un mètre de la bande de sécurité (largeur de coupe d'un engin), sites n'ayant pas d'impératifs de sécurité routière, talus, flore remarquable (grande diversité, orchidées, plantes rares...).

On peut aussi créer des zones de friches gérées où on programme des interventions tous les deux à trois ans.

Deuxième étape :

Report des zones sur le plan

Munissez-vous d'un plan de votre commune au 1/10.000e par exemple où figureront les routes communales.

Reportez-y les zones où le fauchage pourra être extensif et celles où il ne sera qu'intensif (sur toute la largeur de la route).

Ensuite, n'oubliez pas de communiquer sur ce que vous faites et pourquoi vous le faites : article dans votre bulletin municipal, interview au journal ou à la radio locale, exposition photographique...

Par la suite, vous affinerez votre plan de fauchage.