Fiche de lecture : L'Affaire Dreyfus de Vincent Duclert

Relèvement de l'armée : " L'institution militaire devient une très grande affaire nationale " (Agulhon). Or, armée avec une structure professionnelle trop héritée des régimes précédents (aristocratie et royalisme surreprésentés) La France célèbre son armée-mais cette dernière s'intéresse peu à la nation.

Armée : de + en + de missions : mise en place d'un service de contre-espionnage 'La Section de statistique ? sous la responsabilité directe du sous-chef d'Etat-major, le général Gonse + dirigée par Sandher depuis 1891 (paralysie donc Henry lui succède en 1895). Objectif : espionner l'Ambassade d'Allemagne (interceptions de correspondances etc).

Antisémitisme augmente chez les officiers (car influence d'Edouard Drumont La France Juive, et des articles de La Libre Parole) ; accompagné d'un renforcement parallèle du cléricalisme. Brillants officiers juifs récompensés ? haine exprimée publiquement. Tensions apportés par des campagnes de presse caricatures antisémites.

Gouvernement doit compter sur la dimension diplomatique et le contexte particulier des rapports franco-allemands. Les attachés militaires démentissent les infos de la presse sur les relations avec Dreyfus ; au fur et à mesure donc, La Patrie, Le Figaro, Le Matin publient des infos (pas de relations entre Dreyfus et Schwartzkoppen donc ambassade allemande non responsable) sur l'Affaire ? Ambiguïté lourde (mensonges ou non?). Mais la Presse considère ceci comme une preuve de la culpabilité de Dreyfus (l'All couvre son agent) ? pour eux, juif = " l'ennemi intérieur ".

Hypothèse de la Guerre certaine si pièce attestant la trahison est dévoilée. Rumeurs sur Hanotaux, souffrant (il aurait ramené le document au comte de Munster) attente d'une réponse, donc réunion à l'Elysée : " nuit historique " où l'Europe risque la Guerre. Gouvernement cache la vérité ? Or instruction close le 3 décembre, et procès fixé au 19.

19 décembre 1894, Paris, procès du Capitaine Dreyfus pour accusations d' " intelligences avec une puissance étrangère ". Verdict quasi certain tant la presse antisémite et nationaliste demande une condamnation exemplaire (même ses qualités patriotiques et intellectuelles jouent contre lui) Procès refermé sur un huis-clos (obtenu à l'unanimité des juges). Pdt 4 jours : débat à l'écart. 22 décembre : verdict, Dreyfus accusé coupable (peine de déportation + dégradation militaire). Clemenceau, radical, écrit de Dreyfus qu'il " n'est rien qu'une âme immonde, un coeur abject ". 24 décembre : chancellerie de l'Empire déclare que l'All n'a aucun rapport avec Dreyfus ? cela le condamne davantage. 5 janvier 1895 : dégradation (Dreyfus crie son innocence). Zola s'indigne contre les écrits de Léon Daudet, collaborateur du Figaro " Mon émoi au point de vue humain : tous contre un, qui crie son innocence, la férocité de la foule ".

Nuit du 17 décembre 1895, Dreyfus conduit gare d'Orléans, pour se rendre sur l'île de Ré ? isolé au Bagne de Saint-Martin. Puis, 21 février, transféré dans une cellule du Ville de Saint Nazaire bateau qui le conduira en Guyane, sur l'île du Diable (celle où on isolait les lépreux à l'époque). Il écrit donc à Felix Faure, celui-ci au courant de son innocence. 6 déc 1896, Dreyfus est mis au fer.