OpenOffice et l'utilisation des styles - Tutoriel

Un élément de texte, et par extension tout élément d'une suite bureautique, a pour vocation d'être mis en forme. C'est l'un des rôles de l'outil bureautique de le permettre. Cela implique de se poser la question de ce que représentent ces éléments. Tout d'abord, bien entendu, un fond, une idée qui constitue la raison d'être du document. Cette signification absolue a cependant besoin d'être définie, enrichie dans le contexte du document. Ainsi un passage aura besoin d'être mis en valeur, une structure hiérarchique de titres appliquée, etc. Il va donc être nécessaire de définir plusieurs manières d'écrire les caractères, les paragraphes afin de différencier un élément d'un autre. Deux notions sont alors à utiliser : les attributs de formatage (le gras, l'italique, la couleur, la police de caractères etc.) et la manière de dire que telle portion du document doit utiliser tel attribut. Les styles regroupent ces deux notions. Ils définissent un modèle de mise en forme que l'on peut associer à un élément bureautique (paragraphe, tableau, cadre etc.)

C'est une mise en forme ponctuelle. L'utilisateur sélectionne un à un les attributs qu'il désire appliquer dans une barre d'outils et les reporte sur l'élément sélectionné. Si un changement doit intervenir dans la mise en forme, l'attribut doit être redéfini (annulation de la mise en gras par exemple) sur tous les éléments concernés.

L'utilisateur définit le formatage final à obtenir et le nomme. Il associe ensuite ce nom à un ou plusieurs éléments sélectionnés. Ainsi, un style regroupe plusieurs paramétrages de mise en forme (graisse, police de caractères, taille, fond etc.). La mise en forme ainsi définie est appliquée par simple association du nom du style à l'objet concerné. Si un changement doit intervenir dans la mise en forme, seul le style est modifié manuellement, les modifications étant répercutées automatiquement dans le document.

L'application d'une mise en forme ponctuelle sans l'aide des styles est tout à fait envisageable. Rapide, elle permet un formatage direct d'un texte mais ne sépare pas la forme du fond. En effet, mettre certains termes en gras permet uniquement de les mettre en valeur visuellement, mais ne permet pas d'y attribuer une valeur sémantique ou structurelle.

De plus lors de la production de documents conséquents, cette application manuelle de formatages parfois riches peut conduire à des incohérences. Toute modification nécessaire doit, en effet, être reportée manuellement tout au long du document. Il s'agit d'une tâche longue, laborieuse, qui peut parfois donner lieu à des oublis et/ou erreurs qui diminuent la qualité des documents et leur cohérence visuelle.

Utiliser les styles permet de remédier à ces problèmes de mise en forme particulièrement coûteux en temps, et de se concentrer sur la véritable valeur ajoutée d'un document : le fond. L'utilisation de styles permet, en effet, de séquencer la production et de privilégier la " substantifique moelle ", le contenu même, avant de le mettre en forme pour valoriser et faire ressortir certains éléments. Les styles permettent ainsi de dissocier la rédaction du formatage en donnant la possibilité de le finaliser ultérieurement. C'est l'application du style qui devient importante et non plus le formatage lui-même.

Les styles affranchissent le rédacteur de problèmes d'ordre purement typographiques afin de se concentrer sur le contenu même du document, de le structurer en attribuant une valeur sémantique aux objets qui le composent et d'assurer une unité de mise en forme tout au long d'un document tout en séparant la forme du fond.