Le jour du chien de Caroline Lamarche (Fiche de lecture)

Il a rencontré Sophie le jour où on abattait des saules devant l'église Saint-Roch. Il lui a fait visiter l'église pour la distraire de sa peine, causée par le spectacle des arbres abattus. Il lui semble qu'il se voyait alors comme le chien de saint Roch, désireux d'aider son prochain, mais que désormais il est abandonné comme le chien de l'autoroute. Il a revu Sophie tous les dimanches à la bibliothèque durant un an. Quand elle n'est plus venue, il a commencé à la chercher dans d'autres bibliothèques paroissiales, jusqu'à ce qu'il rencontre ce chien. Selon son interprétation, le chien lui montre le reste du chemin à parcourir jusqu'à la mort : une " violence aveugle dans la course qui définit la vieillesse bien mieux que les images d'acceptation sereine " (p. 46).

Apercevant le chien qui court sur l'autoroute, une femme voit en lui son amant avec qui elle s'apprête à rompre, un animal rendu fou par la douleur de l'abandon. En proie à des sentiments confus et désespérés (" une tempête immense ", p. 55), elle ne va pas au rendez-vous annoncer la rupture, mais se rend au cinéma afin de revenir à la réalité et comprendre d'où vient sa souffrance.

Elle se rend compte que sa tendance à abandonner les gens systématiquement et " sans regarder en arrière " (p. 57) dès qu'elle sent qu'elle s'en éloigne est peut-être due au fait (rapporté par sa mère) d'avoir été abandonnée par sa nourrice étant bébé. Elle pense avoir fait un automatisme de cette expérience dont elle ne peut se souvenir et comprend qu'il agit contre sa volonté profonde car elle se préparait à rompre alors qu'elle est encore dépendante de son amant.

Il songe aux humiliations que lui a fait subir Mme Loupe, son employeuse obèse qui, pense-t-il, le méprisait pour son homosexualité. Lorsqu'il a annoncé qu'il avait perdu son emploi à ses amis et qu'il leur a expliqué ses problèmes, il a compris qu'ils ne l'aideraient pas : il n'était pas important pour eux. Dégouté, il a alors commencé à rouler à vélo le long de l'autoroute, ce qui est vite devenu une sorte de drogue pour lui.

La mère d'Anne (cf. nouvelle suivante) se souvient de moments passés avec son cousin et mari, Nico, tandis que sa fille tente de sauver le chien qui court sur l'autoroute. Elle lui crie qu'il n'y a rien à faire et songe que Nico utilisait souvent ce genre de phrases lorsque son cancer commençait à l'emporter.